
La notion de « santé et sécurité au travail » est un enjeu majeur, récemment renforcé par la loi du 2 août 2021 visant à améliorer la prévention dans les organisations. Au sein de l’université, cette mission est confiée à Nora Guillemin, conseillère de prévention. Pilote de l’évaluation, de la prévention et de la maîtrise des risques à Université Paris Cité, elle nous explique son rôle et ses missions principales qui allient conseil, alerte et sensibilisation.
En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier de conseillère de prévention ?
Pour être très factuel, ce poste est prévu par le décret du 28 mai 1982. Sa mission est de contribuer à la prévention et la réduction des risques professionnels, qu’ils soient physiques ou psychosociaux. J’ai coutume de me définir comme « préventeur ». Si je devais simplifier, je dirais que le rôle principal du conseiller de prévention est de mettre en place des actions pour qu’il n’y ait jamais d’accident.
Comment définiriez-vous votre quotidien de cnseillère de prévention à Université Paris Cité ?
J’assiste et conseille la présidence sur toutes les questions de santé et de sécurité au travail. Je suis chargée en collaboration avec le pôle prévention de la PILEPS de piloter l’évaluation, la prévention et la maîtrise des risques au sein de l’université, en veillant notamment à l’application des règles de sécurité et d’hygiène au travail. A cela s’ajoute un volet davantage communicationnel, de formation et de sensibilisation auprès des personnels.
En tant que pilote, vous êtes en contact avec de nombreux acteurs de la prévention des risques professionnels. Comment cela s’organise-t-il ?
En effet. A l’université, le choix a été fait de positionner le Conseiller de prévention auprès de la Présidente et de la Direction Générale des Services. Ce positionnement stratégique me permet d’avoir une vision globale des problématiques et des enjeux.
Au quotidien, mes missions très transversales me permettent d’interagir avec de nombreux interlocuteurs essentiels comme la PILEPS bien évidemment mais aussi la DGDRHO, et plus particulièrement son pôle prévention avec qui je réalise de nombreuses visites de locaux, les CHSCT avec qui l’on se réunit régulièrement, et bien évidemment le service de prévention et santé au travail. Mon action ne peut se concevoir sans un partenariat étroit avec les ingénieurs et assistants de prévention ainsi que les médecins du travail et l’inspecteur santé et sécurité au travail. C’est un vrai travail en collaboration.
Selon vous, quelles sont les qualités requises pour être Conseiller de prévention ?
Je pense qu’il est nécessaire d’avoir une vision globale de l’établissement et pour ce faire, une certaine qualité d’écoute et de dialogue. C’est ensuite un métier basé sur des réglementations dont le Code du Travail ; il est donc très important de savoir faire preuve d’impartialité et de neutralité. Enfin, et je pense que c’est la qualité première : il faut avoir un certain niveau d’expertise.
Justement, parlez-nous un peu de votre parcours.
Après un Master 2 en ergonomie et gestion des risques professionnels à Dijon, je suis allée travailler en Belgique qui, avec le Canada, faisait partie des pays les plus en avance sur les questions de santé et sécurité au travail. J’y ai travaillé en tant qu’ingénieur de prévention et ergonome dans un service de prévention et de santé au travail. J’ai ensuite eu la chance de faire mes armes dans les usines de Renault en tant qu’ingénieur de condition de travail, une expérience riche et complexe dont j’ai l’habitude de dire qu’elle m’a réellement appris mon métier. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de travailler au conseil général des Yvelines à Versailles – ma première incursion dans la fonction publique ! – avant de devenir responsable Sécurité des personnes et des biens du Groupe Malakoff Humanis. En parallèle, j’ai obtenu un agrément pour être intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP), sollicité dans l’objectif de développer une activité de conseil. C’est finalement en 2021 que j’ai été contactée par Université Paris Cité pour un poste de conseillère de prévention.
Après un parcours professionnel aussi riche, qu’est-ce qui vous a donné envie de remplir cette mission à Université Paris Cité ?
J’ai très rapidement été séduite par le projet et l’ambition d’Université Paris Cité. Il y a un véritable défi qui émane de la fusion, mais qui concerne plus généralement la fonction publique qui est encore en construction sur ces sujets. Enfin, l’indépendance de ce poste à l’université – en plus d’être stratégique – positionne le conseiller de prévention comme un consultant et expert, rendant ce rôle encore plus intéressant.
Vous êtes en poste depuis le 1er septembre 2021. Quels sont selon vous sont les enjeux et les prochains défis identifiés ?
Du fait de la fusion, l’enjeu principal reposait sur un travail d’homogénéisation des procédures et des outils, à ce jour toujours en cours car le chantier est vaste. Il est effectivement important de pouvoir travailler tous ensemble avec des outils communs, comme le document d’évaluation des risques, ou l’ensemble des outils réglementaires comme les registres de santé et sécurité au travail. L’un des prochains défis identifiés repose sur la sensibilisation et la communication, à la fois des règlementations en termes de santé et sécurité, mais également des problématiques et enjeux que couvrent ces sujets. Il est également nécessaire de faire connaître à l’ensemble des personnels les rôles et contacts principaux des différents acteurs de la prévention et sécurité à l’université.
C’est en ce sens que nous offrons la possibilité aux différentes directions et managers qui voudraient en faire la demande, de nous solliciter pour des temps de formation et de sensibilisation.
Contact :
Nora GUILLEMIN
nora.guillemin@u-paris.fr
Conseillère de Prévention
85 boulevard Saint Germain 75006 PARIS
Tél. : 01 76 53 18 88
Portable : 06 47 65 61 99