
Situé au deuxième étage du siège d’Université Paris Cité et inauguré au milieu des années 50, le Musée d’Histoire de la Médecine possède des collections singulières parmi les plus anciennes d’Europe. Au cœur de la préservation de ce patrimoine se trouve Andréa Barbe-Hulmann, Responsable du musée. En poste depuis quelques mois, elle nous ouvre les portes d’un métier pas comme les autres.
Parlez-nous un peu de votre métier. Quel est le rôle d’un Responsable de musée et en quoi est-ce différent d’un Conservateur ?
Le rôle principal d’un Responsable de musée est de veiller à la sauvegarde du patrimoine de l’établissement qu’il dirige, dans mon cas, celui du Musée d’Histoire de la Médecine. Je suis là pour préserver et valoriser les collections du musée. Mes missions principales sont assez similaires à celles d’un Conservateur de musée, ce qui diffère essentiellement, c’est le titre !
Justement, parlez-nous un peu de vos missions au quotidien.
Ce qui est extrêmement passionnant dans mon métier, c’est que les jours se suivent mais ne se ressemblent jamais. Au quotidien, mes tâches sont très variées.
Je suis en charge de l’inventaire et de la conservation des collections, qu’elle soit préventive (contrôle des différents paramètres comme l’humidité ou la température) ou curative ; de l’enrichissement des collections, par la gestion des dons ou des achats d’objets mais également des prêts extérieurs pour des expositions, des tournages de films, des documentaires etc. Cet été, le Musée d’Histoire de la Médecine a fait un prêt à l’Hôtel Départemental des Expositions du Var pour son exposition “Momies, les chemins de l’éternité” ; et de la valorisation des collections : je renouvelle et pense les expositions, tout en adaptant la programmation culturelle au public ciblé pour la rendre plus attractive.
Des expositions aux acquisitions, vous êtes amenée à coordonner différents corps de métiers. Avec quels autres acteurs ou services d’Université Paris Cité travaillez-vous ?
Mon métier fait effectivement appel à des compétences de coordination et de management. Le Musée d’Histoire de la Médecine à l’avantage d’être rattaché à la Direction générale déléguée aux bibliothèques et musées (DGDBM). Au quotidien, je m’appuie donc énormément sur les bibliothèques pour les expositions par exemple ou les demandes de prêts, ainsi que l’ensemble des services de la Direction. D’autres acteurs m’aident ponctuellement, comme le service logistique pour le montage et démontage des expositions, ou la direction des affaires juridiques pour les questions de convention de don ou d’assurances par exemple.
Je dois souligner également le travail de Sonja Poncet, aide de collection patrimoniale, avec qui je travaille en véritable binôme et qui gère toute la partie « public ».
Votre prise de poste est assez récente. Quelle action ou projet souhaitez-vous mener en priorité ?
Le premier grand chantier que je mène actuellement est le récolement de l’inventaire des collections du musée. Pour vous donner une idée, l’inventaire de l’exposition permanente est quasiment terminé, et cela représente déjà 1160 objets qu’il faut photographier, documenter etc. ! C’est un travail fastidieux de plusieurs années, car nous repartons de zéro, dans l’objectif de passer à une version numérique.
C’est un métier qui requiert énormément de connaissances théoriques. Quelle est votre formation ? Comment devient-on Responsable de musée ?
Mon parcours est quelque peu atypique ! Ayant un profil plutôt scientifique, j’ai débuté mon cursus par une licence en biologie. Lors d’un stage en paléontologie au Muséum départemental du Var, j’ai eu l’occasion de découvrir les coulisses du musée et j’ai eu un véritable coup de cœur. Je me suis alors inscrite en Master de Muséologie et Médiation scientifique et j’ai enchainé les expériences, au Museum national d’Histoire naturelle de Paris, au Musée Curie et au Musée François Tillequin notamment.
Il faut savoir que le métier de Conservateur de musée quant à lui nécessite un diplôme spécifique très prisé qui s’obtient sur concours à l’institut national du patrimoine (INEP) ou à l’institut national des études territoriales (INET).
Pourquoi avoir choisi précisément ce poste, qu’est-ce qui rend votre métier si passionnant ?
C’est un véritable métier passion ! A mes yeux, c’est le plus beau métier du monde, et de loin le plus passionnant. Non seulement il n’existe pas de journée « type », mais en plus, je perfectionne incessamment mes connaissances. Au Musée d’Histoire de la Médecine, j’ai en plus la chance d’avoir accès à des collections très diversifiées en termes de typologie : des tableaux, des instruments, des modèles anatomiques, des archives etc.
Dans quelques jours se dérouleront les Journées du patrimoine du 17 et 18 septembre. A cette occasion, vous proposez des visites du musée, accompagnée d’une guide-conférencière. Pouvez-vous nous en dire plus ? Pourquoi faut-il absolument venir au Musée d’Histoire de la Médecine ?
Les collections de médecine d’une telle envergure et orientées sur l’art opératoire sont assez rares à Paris. Le Musée d’Histoire de la Médecine possède objectivement de très beaux objets, très bien conservés qui s’apparentent pour certains à de véritables œuvres d’art.
A l’occasion des Journées du patrimoine, le musée est ouvert exceptionnellement toute la journée le vendredi et le samedi, de 10h à 17h30. Nous proposons effectivement différentes visites guidées sur les collections universitaires. Tous les personnels de l’université peuvent venir visiter le musée gratuitement toute l’année !
> En savoir plus sur les Journées du Patrimoine à l’université.
Musée d’Histoire de la Médecine 12 rue de l’École de Médecine 75005 ParisHoraires :Du lundi au samedi (fermeture le jeudi) ;De 14 h à 17 h 30 (dernière entrée à 17h).Fermé les jours fériés |
Tarifs :
Tarif plein : 3€50* *Le paiement en carte bancaire n’est pas possible Entrée gratuite : Personnels Université Paris Cité ; |